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M44

Masaesyli / Masaesyles

J. Desanges
p. 4630-4631

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Texte intégral

Tribu ou confédération de tribus

1Les Masaesyles (rarement appelés Massaisuloi en grec, Massaesyli en latin, cf. Gsell, HAAN, V, p. 96) apparaissent dans la documentation à l’époque d’Hannibal. Ils font partie, comme les Massyles* et les Mauri/Maurousii*, des Nomades/Numides* de l’ouest de l’Afrique Mineure (Polybe, III, 33, 15).

2En tant que tribu, Pline l’Ancien (V, 17) signale leur existence passée en Tingitane, au voisinage des Mauri*. Ils se sont éteints, dit-il, et leur territoire est occupé par des tribus gétules telles que les Baniurae* et les Autoteles*. On observera que leur roi Syphax, à la fin du IIe s. avant notre ère, avait peut-être des vassaux près du détroit de Gibraltar, car il leva très vite des troupes dans cette région (Tite-Live, XXIV, 49, 5). D’autre part, un Masaesyle est mentionné, au IIe ou au IIIe s. de notre ère, dans l’arrière-pays de Tétouan par une inscription bilingue latino-libyque (L. Galand, « Inscriptions libyques », in Inscriptions antiques du Maroc, Paris, 1966, Tétouan no 1 [=RIL, 882], p. 37-40 et pl. I, 1). Mais on peut soutenir que son appartenance ethnique est indiquée parce qu’il n’est pas chez lui. Il est difficile en revanche de prétendre que Pline s’est trompé en faisant franchir indûment la Moulouya aux ressortissants de l’ancien royaume masaesyle, dans la mesure où il situe à la place des Masaesyles, à son époque, les Baniurae* et les Autoteles* (pour Autololes*), qui sont bien attestés en Tingitane, mais non en Césarienne en ce qui concerne du moins les seconds. Ne peut-on au surplus faire valoir qu’une tradition remontant au moins à Alexandre Polyhistor liait Tingi (Tanger) à un roi Sophax (Flavius Josèphe, Ant. Jud., I, 15, 1 : Sophon [forme corrompue ?], éponyme des Sophakes* ; Plutarque, Sert., IX, 8-10 : Sophax) ? Tingi gardait le souvenir vague de rois masaesyles, confondus, le temps aidant, avec les souverains massyles (Prudence, Peristeph., IV, 45-48).

3En d’autres passages, Pline situe, de façon plus attendue, les Masaesyli en Maurétanie césarienne, au voisinage d’un chott (V, 52) ou de la Gétulie (XXI, 77), apparemment dans le Sud de l’Oranie ou de l’Algérois actuels. Quant à Ptolémée (G. IV, 2, 5, Müller p. 603), il localise les Masaesyli dans le sud-ouest de la Césarienne, plus exactement au sud des Sōrae* qui semblent proches du littoral. Même s’il est impossible de préciser, les Masaesyli de Ptolémée sont à chercher dans l’Oranais et à l’intérieur des terres, bien à l’ouest, en tout cas, de l’embouchure du Chinalaph* et de Caesarea* (Cherchel).

4S’ils ne sont pas originaires de Tingitane, les Masaesyli semblent provenir de la Césarienne la plus occidentale. On comprend bien ainsi l’implantation à Siga, sur l’oued Tafna, de la résidence du roi Syphax.

5Royaumes des Masaesyles, cf. Numides (royaumes)

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Pour citer cet article

Référence papier

J. Desanges, « Masaesyli / Masaesyles »Encyclopédie berbère, 30 | 2010, 4630-4631.

Référence électronique

J. Desanges, « Masaesyli / Masaesyles »Encyclopédie berbère [En ligne], 30 | 2010, document M44, mis en ligne le 22 septembre 2020, consulté le 29 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/478 ; DOI : https://doi.org/10.4000/encyclopedieberbere.478

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Auteur

J. Desanges

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