1D’après le Périple dit de Scylax (108, GGM, I, p. 82), les Marmarides s’étendent depuis Apis (Zaouiet Oum-el-Rackam, à quelque 20 km à l’ouest de Marsa Matrouh) à l’est jusqu’à Hesperides (Benghazi) à l’ouest. Diodore (III, 49, 1) les situe vaguement entre l’Egypte et Cyrène, et indique qu’ils occupent de plus une partie de la côte ; pour Strabon (XVII, 1, 13 et 3, 23) ils sont à l’ouest du Katabathmos (Akabat el-Kebira, au fond du golfe de Soloum) et de l’Oasis d’Ammon (Syouah). Pline l’Ancien (V, 39) place les Marmarides entre la Cyrénaïque qui se termine au Catabathmus, et les Adirmachidae*, mais, en un autre passage (V, 33), localise les Marmaridae (un changement d’orthographe qui dénonce un changement de source ?) à peu près entre la Grande Syrte et Paraetonium (Marsa Matrouh), c’est-à-dire sensiblement plus à l’ouest.
2Les Marmarides ont affronté les pouvoirs qui ont prétendu les asservir. Pausanias (I, 7, 2) fait état, vers 275 avant notre ère, d’un soulèvement des Marmarides contre Magas de Cyrène. D’après Florus (II, 31), sous le principat d’Auguste, P. Sulpicius Quirinius les soumit en même temps que les Garamantes ; ce sont sans doute eux ou les Nasamons qui, sous le même principat, dévastèrent en Cyrénaïque les plantations de silphium (Strabon, XVII, 3, 22). À la même époque, une guerre marmarique est attestée épigraphiquement ; elle est à dater entre l’extrême fin du Ier s. av. J.-C. et 2 de notre ère (OGI, 767 et SEG, IX, 43). Une inscription grecque de Cyrène (AE, 1934, 257 = SEG, IX, 9) commémore sous Claude II, en 268/269, la victoire du préfet d’Égypte, Probus, contre ces indigènes, appelés cette fois Marmaritae.
3Le nom des Marmarides est assurément celui d’un très large groupe de tribus. Ptolémée (G. IV, 5, 12, Müller p. 692-693), qui n’en fait pas mention, situe dans le nome marmarique 12 tribus (dont les Nasamons*, distingués pourtant des Marmarides par Flavius Josèphe, B. J., II, 16, 4) ; celles-ci pouvaient donc être considérées comme marmarides. En tout cas, nous avons naguère proposé d’inclure parmi les Marmarides les Gōniōtae*, dont les raids en Moyenne Égypte sont attestés entre 259 et 264, peu de temps avant la victoire de Probus sur les Marmarides, qui mettait fin, selon l’inscription, à leur « sempiternelle arrogance ». À l’époque byzantine, dans la Johannide de Corippus, le terme de Marmarides sert à désigner les tribus de la Grande Syrte, en concurrence avec Syrtici et, semble-t-il, Nasamones.